Un jour à Matsushima
Des îlots, des pins, sans plus
Humeur et emballements
Le lieu doit son nom à "matsu" = pins et shima = îles. J'ai lu que la baie fait partie des trois plus beaux paysages du Japon, Nihon Sankei. Il faut bien avouer que nous n'avons pas été spécialement emballés par l'endroit. La petite ville un peu poussiéreuse et sans charme particulier faite de bric et de broc, est à peine tournée vers sa baie. Le panorama offre une vue sur des îlots (250 à 260 îles et îlots) couverts de pins tordus et sculptés par le vent.
Il est possible de faire des balades en bateau pour voir ces petits champignons terrestres de plus près, mais on peut gagner 2 îles à pied grâce aux fameux ponts en bois rouge typiquement japonais. Ces îlots n'ont rien de sauvage, sentiers tassés par des milliers de pas de visiteurs, petites criques pas entretenues encombrées de bois flotté, mais on peut profiter de l'ombre dispensée par les pins maritimes.
La lumière et la couleur de l'eau qui parfois créent la magie d'un lieu ne sont pas au rendez-vous, tant pis pour nous. La chaleur et les stridulations des cigales, si.
Rendons grâce malgré toute notre morgue de Français pourris gâtés par une profusion de baies et de golfes, à ces ilôts qui lors du tsunami de 2011(nous sommes à 100 km de la centrale de Fukushima) ont servi de brise vagues naturels, limitant les dégâts dans la ville. Les photos sur le mode "avant/après" affichées dans la petite gare maritime de Matsushima laissent quand même pensif. Des bateaux du type de ceux qui cabotent ici ont été vus ventre retourné vers le ciel ou pliés en 2 dans un enchevêtrement d'arbres arrachés aux îles.
Cette couche de peinture d'un rouge éclatant n'a sans doute pas connu le raz de marée.
En longeant le front de mer pour trouver une percée attractive vers la ville, nous sommes entrés dans un parc ombragé. Sous les pins et les eucalyptus, le Zuigan-ji, temple bouddhiste Zen, aligne des statues de divinités mystérieuses pour nous profanes. Les allées de terre battue longent des grottes ignorées de la Sainte Vierge. Trop loin de Lourdes, sans doute, et trop exposé, puisque ici aussi le tsunami de 2011 a fait des dégâts considérables.