Nara
Première capitale fixe du Japon
Aujourd'hui, nous quittons Kyoto pour un court voyage de 45 km en train régional, direction Nara. Nara est le chef-lieu de la préfecture du même nom, construite au milieu d'une plaine verdoyante. C'est la ville de 1200 daims en liberté qui sont jadis descendus des forêts environnantes. En fait de daims, il s'agit d'une race particulère de cerfs Sika tachetés. La ville est à échelle humaine, calme, les seuls agresseurs possibles étant les daims boulimiques qui ne manquent pas de culot pour quémander de la nourriture. Nara marque l'extrêmité orientale de la Route de la Soie. Elle a été fondée en tant que véritable capitale fixe du Royaume de 710 à 784 sous le nom de Heijo-kyo (cité de la paix). Auparavant, les palais étaient frappés d'impureté au décès du souverain et devaient être détruits et reconstruits ailleurs. Le bouddhisme venu de Chine et de Corée y prend racine et se développe. S'y trouvent les plus précieux trésors artistiques et les plus anciens édifices du pays dont 8 sont inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Le Todai-ji, plus grand édifice en bois du monde
Voici les paysages auxquels on ne laisse d'habitude pas beaucoup de place. Il y a tellement d'endroits à couper le souffle qu'on en oublie de photographier ces banlieues et ces campagnes japonaises aux airs de banlieues nord américaines. Et pourtant, il est intéressant de les regarder à travers les vitres des trains pour ce qu'elles sont. Des gens y vivent et parfois y travaillent. Les reliefs et la végétation y sont doux. La vie a l'air d'y être paisible, loin des clichés sur les mégapoles nippones. Les habitations individuelles ont pour style un mixe entre la maison nord américaine et le pur style japonais. Les terrains sont plus petits, ainsi que les voitures stationnées dans les allées. Le vert, ce n'est pas de la pelouse, mais des rizières qui, nécessité oblige, occupent la moindre parcelle plane. Le bambou prolifère.
Ligne Kyoto-Nara, 9 août 2012
Le Tokon-do, grand pavillon de l'Est, construit en 726, cinq fois incendié, reconstruit pour la dernière fois
en 1415. On y vénérait le Bouddha médecin Yakushi Nyorai. Les moines officiaient à l'extérieur.
La pagode du temple Kofuku-ji, construite en 730, brûlée cinq fois et à chaque fois reconstruite, la dernière construction date de 1426, 2e plus haute pagode du Japon après le To-ji de Kyoto.
C'est bien joli de vendre des biscuits pour daims aux touristes, après il faut balayer les crottes !
Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme !
Il faut franchir la Nandai-mon, grande porte du Sud dont les piliers renferment deux statues en bois,
les gardiens Ni-oh (1203) et emprunter la longue galerie à droite pour découvrir enfin le Daibutsu-den,
ou pavillon principal qui abrite le grand Bouddha.
Porte intérieure, juste avant le bâtiment principal.
Celui-ci n'a pas l'air commode mais c'est pourtant le sympathique Binzuru dans la position du lotus (nom bouddhique Pindola Bharadvaja.) Un des quatre Arhats envoyés par Bouddha pour propager la loi bouddhique. Chacun des 4 arhats est associé à un des 4 points cardinaux. Binzuru aurait été puni par Bouddha pour avoir abusé de ses dons (il pouvait voler dans les airs) en voulant impressionner les petites gens. Binzuru a le pouvoir de guérir ceux qui toucheront la partie de leur corps malade après avoir touché la même partie du corps de la sculpture.
Le capuchon rouge est là pour le protéger du froid. C'est ainsi que l'on rend hommage aux divinités protectrices des bébés et des enfants.
Cette petite fille ira au Paradis : elle a réussi à se glisser dans le trou du pilier
qui symbolise la narine du bouddha.